La vraie beauté
« La beauté, la vraie beauté ne peut pas s’expliquer. Vous regardez un diamant sur lequel vient tomber un rayon de soleil… Eh bien, ce jaillissement de lumière, cet éclat des couleurs qui vous éblouissent, voilà ce qui se rapproche le plus de la vraie beauté. La vraie beauté ne se trouve pas dans les formes, la vraie beauté n’a pas même de forme, elle est au-delà des formes, elle n’est faite que de courants, de forces, de rayonnements. Ni les phénomènes de la nature ni même les visages et les corps des hommes et des femmes ne peuvent nous mettre en présence de la vraie beauté. Mais dans la mesure où ils ont un lien avec le monde divin, ils peuvent nous en transmettre quelques rayons, et c’est à cette recherche que nous devons consacrer tous nos efforts, car c’est là le degré supérieur de l’art. »
« On ne sait pas encore ce qu’est la véritable beauté d’un être, parce qu’on s’arrête trop sur la forme. Si cette forme est harmonieuse, agréable, on s’exclame : « Quelle beauté ! » Mais derrière la forme, il y a encore autre chose à connaître : les effluves, les émanations qui viennent du plus profond de cet être, la vie qui coule… Et si on pouvait aller encore au-delà pour voir cette partie de lui qui vit dans les régions célestes, on découvrirait une beauté encore plus grande : la splendeur de l’esprit. Mais la splendeur de l’esprit est d’une essence beaucoup trop subtile pour trouver une expression physique. La véritable beauté ne peut pas de décrire ; c’est la vie pure, la vie jaillissante… Autant un être arrive à capturer la lumière pour s’imprégner de ses vibrations, de ses jaillissements de couleurs, autant il se rapproche de la vraie beauté. »
« La beauté exerce un tel pouvoir de fascination sur les humains qu’ils sont toujours tentés de s’approcher d’elle pour la toucher, la saisir, la posséder. Mais la beauté ne peut pas être possédée, car la beauté n’appartient pas, par essence, au monde physique, c’est pourquoi si on tente seulement de l’effleurer, elle s’échappe. La beauté est un monde fait exclusivement pour les yeux ; elle n’est destinée ni à la bouche ni aux mains. Elle aime être regardée, mais elle ne supporte pas d’être touchée. Il faut donc être toujours attentif lorsqu’on rencontre un être vraiment beau. Ceux qui n’ont pas une bonne attitude peuvent chasser les entités célestes qui l’habitent et qui lui donnent cette beauté. Ils possèderont peut-être un corps, mais si les entités s’éloignent de cet être, eux aussi perdront quelque chose : ils seront privés de l’élément impalpable qui embellissait leur propre vie. Notre joie, notre inspiration dépendent donc du respect que nous manifestons envers la beauté. En apprenant chaque jour à la contempler, nous goûtons la vie véritable. »